Année 130 - Novembre 2018En savoir plus

Rejoindre l'Association

Peux-tu me parler de frère Antoine?

la Rédaction

Saint Antoine de Padoue est l’une des figures les plus chères à la dévotion populaire. S’il vivait à notre époque, il aurait certainement sa page Facebook ou Twitter et il serait suivi par des millions de followers et il serait submergé de nombreux « j'aime » ! Mais pas tout le monde l’aimerait car s’il plaisait aux pauvres et aux personnes simples, les riches et les puissants, qui le craignaient, ne l’aimaient pas du tout !

Il est né à Lisbonne en 1195 (peut-être le 15 août) dans une famille noble : son vrai prénom est Ferdinando et ses parents rêvent pour lui d’une carrière de chevalier. Mais Antoine aussi aime rêver et il entre dans un monastère augustinien pour devenir « grand » dans l'étude de la parole de Dieu. Durant l'été de 1220 (il a alors vingt-cinq ans), il est très ému quand il voit arriver en ville les corps des cinq premier martyrs franciscains décapités au Maroc où ils s'étaient rendus comme missionnaires.

Il est tellement frappé par cet événement qu’il prend l'habit franciscain en rêvant de partir pour l'Afrique comme missionnaire.

Mais il n'arrive pas à réaliser son désir car il est tout d'abord atteint par les fièvres provoquées par le paludisme et ensuite, sur la voie du retour (1221), une forte tempête entraîne son navire vers les côtes de la Sicile. Ici il recouvre sa santé et il participe ensuite au grand rassemblement des frères franciscains à Assisi, appelé aussi le « chapitre des nattes », pendant lequel il rencontre saint François.

En écoutant et en vivant la Parole, Antoine trouve la vraie joie et il rêve de la communiquer à chaque homme. Pour le faire il est obligé de parcourir à pied de longs chemins pour se rendre dans diverses villes de l'Italie du Nord et en France. Parmi les villes qu’il traverse, il aime tout particulièrement Padoue et même s’il n’y a vécu qu’une année et demie elle devient sa ville d'adoption. Il prêche en rassemblant de grandes foules, il se met sans hésiter du côté des pauvres et des faibles et il condamne fermement l'usure. Il ne craint pas de rencontrer le féroce tyran Ezzelino même si ses supplications de clémence en faveur des prisonniers ne sont pas écoutées. Il est capable de séduire les fidèles avec des intuitions originales et des prodiges : il arrive que les poissons accourent pour l'écouter au lieu des personnes distraites ; il apaise une mule affamée devant l'Eucharistie ; il démontre que le cœur d'un avare était plus attaché à son argent qu’à ses proches.

Au mois de mai 1231, Antoine sent que ses forces faiblissent à cause de la maladie (son corps s'enfle de liquides) et à cause des fatigues qu’il a supportées. Il se retire pour se reposer à Camposampiero (à environ 20 kilomètres de Padoue), accueilli par son ami Tiso. Le vendredi 13, il demande aux frères d'être ramené à Padoue. On le place sur un char tiré par des bœufs mais il meurt, chemin faisant, à l'Arcella, dans la banlieue de Padoue, après avoir exclamé « Je vois mon Seigneur ! ». En raison de ses nombreux miracles, le Pape Grégoire IX le canonisa le 20 mai de l'année suivante.