Année 134 - Septembre 2022En savoir plus

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Il n’y a plus de demi-saisons !

abbé Livio Tonello, directeur

Cette phrase, toute faite du registre familier, fait allusion aux changements : certains changements sont normaux tandis que d’autres sont radicaux comme le changement climatique que nous pouvons malheureusement constater chaque année davantage. La journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création du 1er septembre, lancée par le Pape en 2015, nous invite à réfléchir.

La question écologique ne concerne pas seulement les grands de la terre, mais elle relève aussi de la responsabilité de chacun d’entre nous. Car nous sommes arrivés à un point de non-retour ! Et les conséquences sont déjà évidentes. S’il nous semble qu’il n’y a plus de demi-saisons, nous pouvons affirmer aussi que les demi-mesures ne suffisent plus. Il n’est pas possible de tergiverser encore davantage, il faut agir pour sauver la planète.

Les évêques italiens affirment dans leur message : « Nous renouvelons l’idée d’une approche “graduelle” quant aux changements nécessaires et nous nous engageons à les accompagner et à les encourager, en partant de notre regard contemplatif sur la création pour arriver à nos choix quotidiens de vie ». Les chrétiens ont de grandes motivations pour s’intéresser aux questions écologiques, qui ne sont pas séparées de la foi. Dès le début de la Genèse, on nous a confié la responsabilité de veiller sur la création : « …pour qu’il y travaille et la garde » (Genèse 2,15).

Le progrès n’a pas dûment tenu compte de cette tâche. Et aujourd’hui, face à la détérioration globale de l’environnement, nous devons agir ensemble : il y a l’urgence et la nécessité d’un changement presque radical dans le comportement de l’humanité en discernant les choix les plus opportuns pour la transition écologique. Nous devons faire face à une période de décisions importantes sans regretter un passé plein d’injustices, de contradictions et de gâchis. Le christianisme nous invite à avoir un regard contemplatif sur la création, comme une « bonne chose », un point de départ pour protéger la vie sur la terre. L’homme a un poids infime sur la balance des êtres vivants sur la terre.

Les espèces végétales constituent 85% des êtres vivants (la biomasse) ; les animaux (parmi lesquels l’homme) seulement 0,3%. La disproportion est immense et nous devrions apprendre des plantes la collaboration, une majeure synergie et la résilience qui leur ont permis de se diffuser en grande variété à toutes les latitudes. Nous vivons une époque de transition et d’opposition entre la santé, l’économie, l’environnement et la culture et les nouvelles possibilités d’un développement humain authentique sur la base de l’éthique sociale.

Saint Antoine nous rappelle, depuis son noyer, que vivre selon la nature apporte un grand bénéfice aux êtres humains : l’homme heureux est celui qui vit conformément à la nature. Mais maintenant, c’est à nous de préserver et de sauvegarder la création pour continuer à exister. Le 29 juin de cette année, le monde a déjà épuisé les ressources à disposition pour 2022 afin de permettre à tous une existence digne.

Pour arriver à la fin de l’année, en maintenant notre niveau de consommation, il nous faudrait avoir les ressources de 2,7 Terres environ. Le cri de la terre et les cris des pauvres se lèvent... ne parlons plus de demi-saisons !