Année 133 - Septembre 2021En savoir plus

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À quoi sert la prière ?

la Rédaction

Au mois de mai dernier, le Pape a invité les fidèles à la prière traditionnelle du chapelet en proposant le « marathon des rosaires ». Chaque soir à dix-huit heures, les chaînes officielles du saint Siège ont transmis en direct la prière du Rosaire depuis une trentaine de sanctuaires mariaux mobilisés pour le marathon des prières adressées à la Vierge Marie pour la fin de la pandémie. Même au sein de l’Église, certains se sont sentis « gênés » car il semble que l’on veuille presque convaincre Dieu à agir pour que l’humanité soit libérée du drame de la pandémie contrevenant à sa bonté et à sa toutepuissance. Et on se pose la question suivante : pourquoi Dieu n’intervientil pas ? A-t-il vraiment besoin de toutes nos prières pour intervenir ? Quelle signification peut-on donner à cette initiative et à celles qui sont semblables dans nos paroisses?

F.T.

La gêne est compréhensible mais ce que nous avons vécu comme Église au mois de mai a été un marathon des prières pour demander à Dieu de se rappeler de nos grandes souffrances spirituelles et physiques durant ces moments dramatiques. La prière d’intercession n’est pas adressée à Dieu comme s’il était aveugle et sourd à ce qui se passe dans le monde. La prière avec laquelle nous tâchons d’ouvrir les yeux et les oreilles du Très haut est en réalité le premier pas pour ouvrir notre cœur à la compassion et notre intelligence à agir afin de soulager la douleur et mettre fin à la pandémie. Quand le peuple d’Israël pousse son cri vers Dieu dans le désespoir de l’esclavage en Égypte, Dieu appelle Moïse comme médiateur de la libération. La prière d’intercession quotidienne, en communion avec les frères et les sœurs du monde, a sans doute créé un grand sens de solidarité qui est le grand miracle de l’oraison à travers laquelle Dieu s’engage dans la mesure où nous acceptons de nous remettre en jeu. Cependant, si quelqu’un s’attendait un miracle extraordinaire, il a sans doute été déçu. La prière n’est pas une manière de convaincre Dieu à intervenir mais c’est la manière de nous convaincre à nous engager dans la souffrance pour accepter de ne pas être le centre de l’univers mais une humble partie de son histoire. La prière est un médicament qui éclaire l’esprit, réchauffe le cœur et inspire des gestes de charité. À partir de ces trois choses l’impossible peut devenir possible.