Pape François: les pauvres sont «les portiers du Ciel»

Cyprien Viet - Cité du Vatican

«Jésus nous dit aujourd’hui que presque tout passera», a expliqué François en revenant sur les paroles de Jésus dans l’Évangile du jour, dans lequel il prophétise la destruction du Temple de Jérusalem. «Presque tout, mais pas tout. En cet avant dernier dimanche du Temps ordinaire, il explique que ce sont les avant dernières choses qui croulent, non les dernières : le Temple, non pas Dieu ; les royaumes et les événements de l’humanité, non pas l’homme.».

Ce qui ne passera pas, c’est «le Dieu vivant, infiniment plus grand que tout temple que nous construisons, et l’homme, notre prochain, qui vaut plus que toutes les chroniques du monde».  

Ni précipitation, ni soumission aux faux prophètes

Mais Jésus met en garde contre deux tentations. Tout d’abord, la hâte. «Celui qui sème la panique et entretient la peur de l’autre et de l’avenir ne doit donc pas être suivi, car la peur paralyse le cœur et l’esprit.» Il ne faut pas se laisser troubler par une curiosité et une fébrilité malsaine, notamment vis-à-vis des médias, car «ce “tout” et “tout de suite”, ne vient pas de Dieu. Si nous nous épuisons par le “tout de suite”, nous oublions ce qui demeure pour “toujours” : nous poursuivons les nuages qui passent et perdons de vue le Ciel.  Attirés par le dernier tapage, nous ne trouvons plus de temps pour Dieu et pour le frère qui vit à côté.» Il faut au contraire avoir conscience que c’est par la patience et par la persévérance que nous garderons notre vie.

Le deuxième écueil est celui des faux prophètes. «Beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”. Ne marchez pas derrière eux !», nous dit Jésus. Parfois, cette tentation égoïste se glisse dans des œuvres apparemment bonnes :  «Je fais le bien mais pour être reconnu comme bon ; je donne, mais pour recevoir à mon tour ; j’aide, mais pour m’attirer l’amitié de cette personne importante». Mais cette attitude, malgré les apparences, n’est pas chrétienne. La Parole de Dieu, en revanche, pousse à un «amour sans hypocrisie, à donner à celui qui n’a rien à nous rendre, à servir sans chercher de récompense et de retour». Chacun peut donc se poser ces questions simples : «Est-ce que j’aide une personne dont je n’aurai rien à recevoir ? Moi, chrétien, est-ce que j’ai au moins un pauvre pour ami ?»

Donner aux pauvres la place qu’ils ont dans le cœur de Dieu

«Qu’il serait beau que les pauvres occupent dans notre cœur la place qu’ils ont dans le cœur de Dieu ! En étant avec les pauvres, servant les pauvres, apprenons les goûts de Dieu, comprenons ce qui reste et ce qui passe», a exhorté le Pape François.

«Dieu est amour, et le pauvre qui demande mon amour me conduit droit à lui. Les pauvres nous facilitent l’accès au ciel : c’est pourquoi le sens de la foi du Peuple de Dieu les a vus comme les portiers du ciel», a remarqué le Pape au terme de son homélie. «Ils sont dès maintenant notre trésor, le trésor de l’Eglise. Ils nous entrouvrent en effet la richesse qui ne vieillit jamais, celle qui relie la terre et le ciel et pour laquelle il vaut vraiment la peine de vivre ; l’amour.»

Ce dimanche midi, le Pape partage un repas avec 1500 pauvres, venus de tous les diocèses d’Italie. Partout dans le monde, et notamment à Lourdes dans le cadre du rassemblement de Fratello, sont organisés des repas et d’autres initiatives pour renforcer les liens de fraternité avec les pauvres.

(VaticanNews)