L’enseignement catholique, «un bien commun à fortifier»

En ce 2 septembre, jour de rentrée pour la plupart des élèves et des enseignants en France, Mgr Ulrich s’adresse à tous ceux «qui travaillent dans l’Enseignement catholique». Sa lettre leur propose une réflexion sur «l’école, un bien commun à fortifier, au service du jeune en croissance». Un thème qui sera approfondi tout au long de cette nouvelle année scolaire par le conseil épiscopal de l’Enseignement catholique.

Une mission au service du bien commun

L’archevêque de Lille rappelle d’abord le cœur de la mission de l’école catholique: elle «participe à la mission éducative des jeunes considérés comme des personnes à faire grandir pour qu’ils trouvent leur place dans une société à construire sur les bases de la justice et du respect».  Ainsi, qu’ils soient en terre chrétienne ou non, «ceux qui portent le projet de l’école catholique», s’efforcent «de former des jeunes dans la société où ils se trouvent, pour qu’ils deviennent des hommes et des femmes responsables, honnêtes, désireux de servir et de promouvoir une société juste».

Accueillir des non-croyants respectueux de la foi chrétienne

Ces formateurs sont portés par leur foi et un élan missionnaire, mais ils travaillent «sans prosélytisme», souligne Mgr Ulrich. L’archevêque de Lille insiste sur la dimension d’ouverture incarnée par l’enseignement catholique, consistant à «accueillir tout le monde, toutes les familles qui souhaitent venir chez nous et ne s’opposent pas à la conception chrétienne de l’homme qui nous anime». Elle démontre que l’on ne cultive pas un entre soi, mais au contraire le désir de se «trouver avec des personnes, des familles qui ne partagent pas la foi chrétienne, mais savent qu’elle était dans le projet fondateur des établissements, et qu’elle y est toujours».

La pastorale, présence visible de l’Église

Le Président du conseil épiscopal de l’Enseignement catholique explique qu’il ne s’agit toutefois pas de «cacher la source de notre conception chrétienne de l’homme». L’Église «peut être rendue visible par les paroles que l’on dit, ou par les attitudes déployées au service de la croissance des jeunes ou des acteurs», écrit-il. La pastorale en est l’exemple le plus manifeste. «L’accueil de tous, l’annonce de l’évangile et la visibilité de groupes chrétiens: ces trois critères ne peuvent être séparés et font de cette école une pastorale», rappelle Mgr Ulrich à ce sujet.

Trois aspects qu’il est plus que jamais nécessaire de vivre, «dans un temps où demeurent beaucoup de signes de l’enracinement chrétien, mais où les références quotidiennes de beaucoup ne sont plus chrétiennes». L’enseignement catholique se présente dès lors «comme une part de “l'Église (qui) doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L'Église se fait parole; l'Église se fait message; l'Église se fait conversation”», poursuit Mgr Ulrich en reprenant les mots du saint Pape Paul VI (Encyclique Ecclesiam Suam, n° 67).

Pas d’intrusion, mais une affirmation nécessaire

L’archevêque de Lille fait un constat: «que ce soit l’habitude d’entrer dans une église non seulement pour la visiter mais aussi pour y prier, qu’il s’agisse de la culture minimale pour interpréter une œuvre artistique, ou de la prise en compte des principes éthiques sociaux, familiaux ou personnels, la marque chrétienne n’y est plus la référence principale». Que l’Église dialogue clairement avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui n’est donc pas «une intrusion dans la conscience des autres», souligne enfin Mgr Ulrich. C’est un «véritable service du Bien commun que de ne pas cacher ce qui nous mobilise dans le projet éducatif», affirme-t-il, avant de terminer par cette recommandation de l’apôtre saint Pierre: «Soyez toujours prêts à rendre compte à qui vous le demande de l’espérance qui est en vous; mais que ce soit avec douceur et respect» (1P 3, 15-16).

 

Adélaïde Patrignani - VaticanNews