Il prend soin de nous

Le premier décembre commence le temps de l’Avent, c’est-à-dire le temps de préparation à Noël. Pour nous préparer à la naissance de Jésus, il est utile de lire les pages d’un livre que nous n’avons jamais analysé jusqu’à présent. Il s’agit du livre du prophète Baruch (proche collaborateur du prophète Jérémie) qui se déroule pendant l’exil à Babylone. Le récit que nous analyserons se déroule plus précisément à la fin de l’exil.

Le prophète imagine la ville de Jérusalem comme une femme accablée et humiliée car ses enfants ne sont plus avec elle. Elle est assise par terre dans la poussière et elle portant la robe de la tristesse. Il lui dit: «Revêts la parure de ta gloire car le Seigneur est avec toi». Dans les premiers versets, il y a de nombreuses images concernant les vêtements de la femme: «Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel..».

Quelques lignes auparavant, Baruch avait imaginé la ville qui s’adresse à ses enfants avec des mots pleins de tristesse: «Allez, mes enfants, allez votre chemin! Moi, délaissée, je reste solitaire. J’ai quitté la robe de paix, j’ai revêtu le sac du suppliant; vers l’Éternel je lancerai mon cri, au long de mes jours» (Baruch 4,19-20). Mais maintenant c’est le moment de s’habiller pour la fête. Jérusalem tu dois être belle car «Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel»; maintenant mets le vêtement de la gloire de Dieu, enveloppe-toi dans le manteau de sa justice, mets sur ta tête le diadème de la gloire.

En quelques mots Baruch est en train de dire à Jérusalem: revêts-toi de Dieu. Il est ta beauté! Si les vêtements nous parlent de l’apparence, de ce que l’on voit d’abord d’une personne, le nom nous indique son intériorité, son être profond. Et ici il y a un changement «Dieu, pour toujours, te donnera ces noms: «Paix-de-la-justice» et «Gloirede-la-piété-envers-Dieu». C’est un programme de vie: dorénavant selon la volonté de Dieu Jérusalem sera la maison de la justice, de la rectitude envers Dieu et envers les hommes qui est la base de la paix; elle sera le lieu où l’on honore et l’on respecte Dieu (piété), et cela sera sa gloire. Ézéchiel dirait: «La ville s’appellera, à partir de ce jour, ici est le Seigneur» (Eze 48,35).

En quelques paroles, nous pourrions dire que Baruch répète une seule chose: Jérusalem a été transformé par Dieu à son image; maintenant la ville doit tâcher de rendre visible cette nouvelle réalité afin que tous puissent contempler sa beauté. Baruch nous avait fait imaginer Jérusalem comme une mère qui pleure chaque jour ses enfants qui sont loin et il n’a pas de paroles pour la consoler. Seulement un message peut la convaincre à sécher ses larmes et à se lever: «Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal».

Dieu lui-même se mettra au travail pour abaisser les hautes montagnes et les collines éternelles, et pour combler les vallées, pour aplanir la terre afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu». Mais Dieu interviendra aussi sur le climat pour rendre le chemin plus facile: dans le parcours entre Babylone et Jérusalem il y a le désert mais durant ces jours-là, il y aura une végétation luxuriante pour soutenir les réfugiés qui retournent dans leur pays.

L’histoire d’Israël est en train de tourner la page car Dieu, à un moment donné, a pris en main la situation. Dieu est le sujet de ce qui se passe: il se donne lui-même à Jérusalem afin qu’elle en fasse son vêtement. Il lui donne un nom nouveau. Il aplanit le chemin afin que ses enfants reviennent pour réjouir le cœur de leur mère qui les attend. Comme Julienne de Norwich l’écrivit: «Dieu est notre vêtement et il nous enveloppe et il nous emmaillote par amour, il se rassemble tout autour de nous, il se tient près de nous avec son tendre amour et il ne nous abandonne jamais».

 

abbé Carlo Broccardo