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Un vide qui ne fait pas peur

abbé Livio Tonello, directeur

La peur du vide est vraiment une véritable phobie. Elle peut se déclencher à la simple pensée de se retrouver sur quelque hauteur. Il est cependant possible de ressentir aussi un vide intérieur, un vide émotionnel, un vide cosmique...

Comment peut-on interpréter l’énigme du tombeau vide ? D’un côté, il nous rappelle l’absence : Marie de Magdala répondit aux anges: « Ils ont enlevé mon Seigneur ». D’autre part, deux hommes en habit éblouissant dirent aux femmes «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? ». Dans la philosophie orientale, le vide n’est pas quelque chose de négatif : c’est un espace que l’on peut remplir. Selon les kabbalistes, la création du monde (tsimtsoum) est le phénomène de contraction de Dieu dans le but de permettre l’existence d’une réalité extérieure à lui.

Devant le tombeau vide, les chrétiens ne devraient pas penser à la mort, mais à la vie. Les bandelettes posées par terre appartiennent à une personne qui a laissé ce lieu de mort pour revenir à la vie. Il s’agit d’un vide plein d’espoir, porteur d’une réalité nouvelle car Jésus, en ressuscitant des morts, a anticipé notre résurrection ! Aujourd’hui nous craignons le silence (absence de sons), la solitude (absence de personnes), la pauvreté (pénurie de biens), mais nous nous angoissons à l’idée de ne pas réussir à remplir le vide intérieur avec ce qui est vraiment important.

Jésus ressuscité est toujours et partout avec nous. Sa présence remplit les lieux vides, il guide nos pas, il nous accompagne dans notre vie quotidienne. Dans notre société, les personnes essaient de remplir le vide intérieur par l’extérieur en faisant les boutiques, en partant en vacances... Les femmes myrophores n’ont pas regardé le sépulcre vide avec des yeux ébahis. Elles sont revenues sur leurs pas pour dire qu’une nouvelle vie éclairait le monde, qu’une nouvelle lumière resplendissait, qu’il y avait une aube nouvelle. Nous, les chrétiens, nous devrions continuer à le faire dans les tragédies de notre époque si sombre.

Si nous avons Dieu dans notre cœur, nous garderons espoir dans les moments difficiles et nous trouverons du réconfort en Lui dans la tempête de la vie. Si nous nous éloignons du Dieu de notre vie, son absence sera comblée seulement apparemment par la science et la technologie. Si nous n’avons pas Dieu dans notre cœur, nous sentirons que quelque chose nous manque et nous ne trouverons pas de sens à notre vie dans ce monde.

Le vertige du pouvoir et l’orgueil humain nous poussent au bord du précipice où une terrible peur nous assaille car nous ne voyons pas le fond de l’abîme. Que la Résurrection de notre Seigneur puisse effacer les doutes sur son « absence présumée » en ce monde !