Sur invitation du Pape Léon XIII Saint Antoine «retourne» en France

la Rédaction

Parfois dans le cœur d’une personne naissent des projets et des rêves qui attendent le moment favorable pour se réaliser. Un regard, un geste, une parole peuvent être suffisants pour que tout ce qui, un instant avant, ne trouvait pas de solution se mconcrétise pleinement. C’est bien ce qui s’est passé pour l’abbé Antonio Locatelli, prêtre du diocèse de Padoue, qui en 1881 fut reçu en audience privée par le Pape Léon XIII et qui en ressortit profondément transformé. Mais procédons par ordre.

L’abbé Locatelli, né le 22 novembre 1839 à Padoue, fut baptisé chez lui de peur d’une mort imminente avec le prénom d’Antonio car sa mère le confia au Saint des miracles pour qui elle nourrissait une grande dévotion. Malgré sa santé fragile, il acheva ses études avec profit et il fut ordonné prêtre en 1863.

Il passa ensuite deux ans à Venise en qualité de secrétaire du cardinal Giuseppe Trevisanato, il obtint sa maîtrise en théologie et enseigna au séminaire de Vérone. Ensuite il reprit ses recherches dans les archives et pour lesquelles il fit quelques voyages à Rome, en Allemagne, en Espagne et en France. En 1881, l’abbé Locatelli eut l’occasion d’accompagner un groupe de fidèles padouans reçus en audience privée par le Pape Léon XIII au Vatican.

Les Paroles du Pontife sont mémorables : « Vous, les padouans, vous avez un grand Saint mais il n’est pas seulement à vous ; regardez loin : les dévots de saint Antoine sont partout dans le monde, jusqu’aux régions les plus lointaines de la terre. Saint Antoine est le Saint de tout le monde ». Alors en pensant aux vertus propres du Thaumaturge, l’abbé Locatelli trouve la réponse à ses questions. En 1886, il ouvre la Typographie antonienne dans le but d’unir tous les dévots du Saint du monde entier, il fonde l’Association Universelle de Saint Antoine ; un an après débutait l’Œuvre du Pain des Pauvres et en 1888, il lance le journal « Le Saint aux miracles ».

Exhorté par les paroles du Pape Léon XIII qui souhaitait promouvoir en France la vénération du Saint aux miracles qui avait parcouru le pays (Montpellier, Toulouse, Limoges et Arles) pour prêcher l’Évangile et pour combattre les hérésies et la décadence morale de quelques membres de l’Église, l’abbé Locatelli passe la frontière italienne pour se rendre en France. Il rencontre donc l’évêque de Versailles et il l’encourage à construire un lieu de culte dédié à Saint Antoine. Pour ce projet, il lui fait don de 10.000 francs aussitôt utilisés pour la construction d’une petite chapelle de 130 places à Chesnay-Rocquencourt. Des reliques du Saint y furent installées et l’abbé Locatelli donna aussi une belle statue (encore sur place).

Bientôt les pèlerins et les donateurs affluèrent et la somme nécessaire à la construction de l’imposante église fut ainsi recueillie dans des délais particulièrement brefs. La première pierre fut posée en 1897 et la bénédiction intervint en 1900, trois ans avant l’achèvement du clocher. Dans ses mémoires, le chanoine Charles Boissis, curé de la communauté relève cette célérité quasi miraculeuse et veut y voir l’intervention du Saint. L’église Saint Antoine de Padoue du Chesnay-Rocquencourt a été conçue par l’architecte Leyendercker en style néo-gothique.

Elle possède un clocher de 60 mètres qui domine toute la plaine. L’un des atouts de cette église est sa superbe verrière historiée et réalisée par l’atelier Charles Lorins à Chartres qui raconte, Odès la première travée et jusqu’au chœur, les faits principaux de la vie de Saint Antoine. Ces magnifiques vitraux (dont plusieurs d’entre eux sont reproduits dans le calendrier) ont ainsi une double fonction : ils éclaircissent un édifice assez sombre et ils y laissent filtrer la lumière à travers les images de la vie de saint Antoine qui devient ainsi celui qui nous donne la lumière et qui veille sur nos pas. Chers lecteurs et chers associés, c’est avec cette image que nous voulons vous adresser nos vœux d’une bonne année 2022.

Dans les sombres moments d’incertitude que nous vivons, et pas seulement à cause de la pandémie, nous sommes certains que Saint Antoine continuera à éclairer notre chemin et à veiller sur nous et sur les êtres qui nous sont chers.