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Qu’ils puissent vivre libres et heureux!

abbé Livio Tonello, directeur

Ces derniers mois, les faits divers ont souvent exposé des situations inhumaines et souvent dramatiques. Des enfants sont devenus l’objet des attentions des médias en raison de violences subies. Il s’agit d’enfants maltraités par leurs enseignantes dans les écoles maternelles qui les secouent et les mettent au coin. Il y a des petites filles victimes d’abus de la part d’adultes en qui elles devraient pouvoir avoir toute confiance.

Il y a Aylan, âgé de trois ans, qui a fui la guerre et dont le petit corps est renversé par l’écume des ondes sur la plage de Bodrum, en Turquie. Il y en a d’autres qui sont morts sous les bombes de guerres fratricides comme à Alep. Il y a des mineurs non accompagnés qui continuent à arriver sur nos côtes, des enfants qui ne connaissent pas la vie et que l’on enferme dans des camps. Tout le monde s’est indigné face aux cris et aux pleurs des enfants mexicains séparés de leurs parents et enfermés dans des cages en acier à la frontière texane.

Mais il y a aussi le drame des épouses enfants de l’Asie, fruit de traditions tribales et de fantômes pseudo religieux. Puis il y a des enfants qui ne vont pas à l’école car ils sont nomades ou victimes de la mendicité ou encore qui travaillent dans les mines ou qui sont expédiés à la guerre. C’est une liste infinie dont le but n’est pas de diffuser la tristesse ou de provoquer la pitié. Ce sont des réalités dont il faut parler car il s’agit de créatures fragiles, victimes de la cruauté de notre époque. Il y a une convention internationale sur les droits de l’enfance et de l’adolescence signée par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 20 novembre 1989.

Elle garantit les droits à la vie et au développement, au respect des opinions, à la non-discrimination, à la liberté d’expression, de pensée, de conscience, de religion... Les faits divers récents parlent de situations bien différentes. Il y a toutefois de nombreuses initiatives «pour une ville à mesure d’enfant» et pour acheminer l’enfance à la participation à la vie. Mais il y a encore du chemin à faire surtout pour garantir une certaine qualité de vie et de dignité. Si nous regardons les visages de nos enfants et petits-enfants qui donnent tant de bonheur à nos familles, nous ne pouvons qu’en remercier Dieu, même si nous sommes déçus quand nous les voyons pleurer pour un cadeau non apprécié ou un “non” éducatif. Nous avons de grandes responsabilités à leur égard: nous devons les rendre conscients de l’unicité de la vie en les entrainant à y participer.

Il ne faut pas se soucier seulement des vaccins ou de l’opportunité ou non de donner une gifle. Il faut faire progresser l’humanité, créer un milieu éducatif adéquat pour stimuler le développement de la personnalité des jeunes, de leurs talents et de leurs habilités et pour les ouvrir à la dimension spirituelle de la vie et à Dieu le Père. De nombreux problèmes nous dépassent mais chaque grand problème attend une réponse simple. Les enfants sont le présent et le futur du monde. Ils seront le futur que nous construisons avec eux afin qu’ils ne soient pas comme nous mais meilleurs que nous. En reprenant le souhait du médecin et éducateur polonais Janusz Korczak (1878-1942), nous espérons «qu’ils vivent libres et heureux!»