Qui n’aime pas Noël ?

abbé Livio Tonello, directeur

La Kalenda, annonce liturgique chantée solennellement la veille de Noël, fait référence à la Pax Augusta (la paix d’Auguste) : « La quarante-deuxième année du règne de César Octave Auguste, alors que la paix régnait sur toute la terre... ». C’est à cette époque que Jésus Christ est né à Bethléem, en Judée. Ce témoignage historique figure su les reliefs de l’Ara Pacis, un autel commémoratif de la Rome antique restauré. Deux mille ans plus tard, nous sommes toujours incapables de recréer la période marquée par la venue du Sauveur. Les guerres et les conflits continuent de ravager le monde. Nous parvenons avec beaucoup de difficulté à conclure des trêves, comme celle qui a eu lieu en octobre entre Israël et le Hamas, fruit d’accords laborieux. Mais combien d’autres batailles font rage, même dans nos propres foyers ? Je pense aux féminicides, à la maltraitance des enfants et aux agressions au couteau entre jeunes.

Si Noël renouvelle l’amour de Dieu pour le monde, je soupçonne que la fraternité, le respect et la paix ne sont peut-être pas les bienvenus. Les industries de l’armement, les gouvernements complaisants et les trafiquants sans scrupules tirent des profits fabuleux des conflits armés. La peur que les hommes ont de perdre leur pouvoir et leur contrôle sur leur épouse, leur partenaire ou leur fiancée génère une violence inacceptable. La facilité avec laquelle les gens réagissent aux disputes en brandissant des couteaux ou des armes à feu est alarmante. Le rejet du don d’amour et de paix que nous offre Noël m’amène à penser que les gens ont peur de croire en l’efficacité de la coexistence pacifique entre les êtres humains et en le respect de la dignité humaine. Le Fils de Dieu a rejeté toute forme de violence, même en sachant que cela provoquerait des divisions et des conflits. Ceux qui rejettent son message et son exemple montrent qu’ils ont peur de la fraternité, de la pacification et de la réconciliation.

Noël nous guide sur le chemin de l’humanisation, à commencer par nos foyers et nos relations familiales. Le signe d’un enfant effraie encore les Hérodes de notre époque. Cependant, nous croyons que la paix et la fraternité peuvent encore prévaloir sur terre, car ce sont des dons de Dieu.

Joyeux Noël, et puissions-nous continuer à cultiver l’espoir qui nous a nourris tout au long de cette année jubilaire qui s’achève.