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Marie, le premier témoin

abbé Livio Tonello, directeur

L’Assomption de Marie, au terme de sa vie terrestre, n’est pas racontée dans le Nouveau Testament : elle a été fêtée à partir du VII siècle et elle fut définie comme dogme religieux en 1950. Les lectures pour la fête de l’Assomption (15 août) nous guident pour comprendre le sens du rôle de Marie dans l’histoire de la rédemption.

Dans le récit de l’Apocalypse (tiré des chapitres 11 et 12), on parle de deux signes : le premier nous dit qu’ « Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, qui mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations »... et l’autre parle d’« un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes ».

Le dragon veut dévorer l’enfant dès sa naissance mais « l’enfant fut enlevé jusqu’aux pieds de Dieu » et la femme fut sauvée par l’intervention divine. C’est l’histoire de l’humanité où l’Église, que doit porter le Christ au monde, luttera toujours contre le Malin qui veut l’en empêcher. Mais la conclusion sera la victoire du « règne de notre Dieu et du pouvoir de son Christ ! ».

Puis dans la deuxième lecture tirée de la première lettre aux Corinthiens (1 Co 15, 20-27), saint Paul prophétise que le Christ ressuscité d’entre les morts donnera la résurrection et la vie éternelle à tous ceux qui sont du Christ : « En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie ».

Ainsi assisterons-nous à la victoire définitive du bien et du Royaume éternel de Dieu où la mort sera vaincue. Mais qui aura le salut éternel ? C’est Marie elle-même qui répond dans le « Magnificat » (Luc 1,39-56) : en saluant Élisabeth, elle annonce que ceux qui jouiront de la bienheureuse éternité avec Dieu sont ceux « qui sont du Christ » : « Il s’est penché sur son humble servante... déployant la force de son bras il disperse les superbes... il élève les humbles... il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides ».

Le salut est des humbles qui se reconnaissent comme serviteurs du Seigneur, il est pour ceux qui fondent leur vie seulement sur Dieu. Les lectures de la Messe de la fête de l’Assomption narrent prophétiquement l’histoire de l’humanité. Il y aura toujours le combat entre le bien et le mal mais c’est le bien qui aura la victoire : alors tous ceux qui sont « du Christ » recevront la vie dans le Christ.

Marie est le premier de tous les témoins de la foi. Elle a mis le Christ au monde, elle représente la figure de l’Église symbolisée par la femme ayant le soleil pour manteau de l’Apocalypse. C’est en elle que s’est réalisée la prophétie du salut éternel car elle a gagné le combat contre le mal et son destin de gloire nous appelle à regarder le destin final que le Seigneur dans son amour a voulu pour nous.

La fête de l’Assomption préannonce la destination éternelle pour tous ceux qui luttent comme elle contre le mal et pour le salut éternel en Christ.