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Le Christianisme, le Pape et la Chine

la Rédaction

Dernièrement, j’ai souvent entendu parler de l’Église Catholique en Chine. J’imagine que le régime politique d’inspiration communiste tâche de limiter et de tenir sous contrôle toutes formes de croyances religieuses ; toutefois je ne comprends pas pourquoi, face à l’invitation au dialogue promue par le Pape François, il y a tant de critiques de divers prêtres et évêques sans parler des intimidations de la part des États- Unis. Cette question soulève une grande confusion en moi : pourriez-vous me l’expliquer avec des mots simples ?
L.N.

Il n’est pas facile d’expliquer avec des mots simples des questions compliquées. Mais je tâcherai de le faire ! Le Pape François a créé les conditions pour une collaboration avec le gouvernement chinois à propos de la nomination des évêques. Il s’agit d’une tentative de sortir de la situation compliquée d’une Église de Chine divisée et sous tension: l’Église gouvernementale dont les évêques étaient désignés par le gouvernement communiste et celle dont les évêques étaient nommés par le Saint Siège. Cette question ultrasensible a créé une situation très difficile pour les chrétiens qui vivent en Chine et qui ont été souvent persécutés. Certainement, cette graduelle et prudente tentative de réglementer la situation en Chine en acceptant de dialoguer avec le gouvernement est perfectible. La réaction de certains ecclésiastiques et de quelques gouvernements comme celui des États-Unis est due à leur crainte que cela puisse renforcer le rôle de la Chine sur l’échiquier mondial. Le Saint Siège a décidé de continuer le dialogue prudent et graduel avec le gouvernement chinois afin de donner un avenir plus serein aux chrétiens de ce pays. Tout cela demande beaucoup de patience et d’équilibre dans cette situation complexe puisque de nombreux chrétiens de Chine ont payé un très haut prix pour leur fidélité à la communion avec l’Église de Rome. Mais on ne peut pas renoncer à espérer pour le mieux pour tous sans rester prisonniers de la peur.