Année 131 - Juin 2019En savoir plus

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L’amour et les passions érigent des cathédrales

la Rédaction

Le mois dernier j’ai eu la possibilité de suivre une visite guidée à Rome. Face à nos regards fascinés par la beauté des grandes basiliques, qui exaltent la splendeur du Christianisme, notre guide a utilisé une expression qui m’a sidéré: «Ces pierres sont imbibées du sang et de la sueur de ceux qui les ont érigées». J’ai donc essayé de me plonger avec mon imagination à l’époque de leur construction et je me suis demandé si une œuvre d’art justifie le sacrifice de vies humaines

B.F.

J’espère que ce guide ne faisait pas allusion au “sacrifice” dans le sens macabre du terme mais à la passion et au dévouement. Il y a eu certainement des pauvres qui ont travaillé, qui ont transpiré et qui peutêtre ont même souffert pour construire des bâtiments religieux mais il faut rappeler que dans le passé, les chantiers des églises étaient une occasion de travail pour les plus pauvres et de créativité pour les artistes. On raconte que quelqu’un demanda à un tailleur de pierre pourquoi il se donnait tant de mal à créer les moindres détails d’un chapiteau à placer sur la partie la plus haute de la corniche d’une église romane tendant au gothique, puisque personne ne les aurait vus. Il répondit: «Je suis heureux que cela puisse faire plaisir à Dieu qui sera le seul à les voir». Parfois le sacrifice aidet-il à comprendre l’histoire des monuments mais j’espère qu’il y a eu aussi un peu d’amour, parfois un grand amour. Peut-être estce justement la raison pour laquelle nous ne sommes plus capables de créer des œuvres si imposantes: il manque la passion et l’amour. Si vous voulez un peu mieux comprendre cette époque, je vous suggère de lire «La cathédrale sur la mer» d’Ildefonso Falcones.