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L’amour est le signe distinctif du chrétien

abbé Livio Tonello, directeur

Une des pages les plus belles du Nouveau Testament et de toute la Bible est l’hymne à l’amour de l’apôtre Paul (1 Co, 12, 31-13,13). Dans la première Lettre aux Corinthiens, après avoir expliqué avec l’image du corps, que les dons de l’Esprit contribuent au bien de la seule et unique église, Paul indique la voie de la perfection. Il affirme qu’elle ne consiste pas en des vertus exceptionnelles: parler de nouvelles langues, connaître tous les mystères, avoir une foi prodigieuse ou faire des gestes héroïques. Elle consiste en l’amour, l’agape, c’est-à-dire l’amour authentique, celui que Dieu nous a révélé en Jésus.

L’amour est le don le plus grand, qui donne de la valeur à tous les autres, qui ne se gonfle pas d’orgueil et qui trouve sa joie dans ce qui est vrai. Celui qui aime vraiment «ne cherche pas son intérêt, n’entretient pas de rancune, il supporte tout, il fait confiance en tout, il endure tout». À la fin, quand nous serons face à Dieu, tous les autres dons disparaîtront, seul l’amour restera pour toujours car Dieu est amour et nous serons semblables à lui en une communion parfaite avec lui. Tandis que nous sommes dans ce monde, l’amour est le signe distinctif du chrétien, c’est la synthèse de toute sa vie, de ce qu’il fait et ce en quoi il croit. Dans l’encyclique “Deus caritas est” de Benoît XVI, on explique les deux côtés de la charité: sa signification et sa réalisation pratique.

L’amour est la véritable nature de Dieu, il représente le sens de la création et de l’histoire, la lumière qui donne bonté et beauté à la vie de chaque homme. En même temps l’amour est pour ainsi dire le “style” de Dieu et de l’homme croyant, c’est le comportement de celui qui répond à l’amour de Dieu en fondant sa vie sur le don de soi à Dieu et à son prochain. Cet amour est révélé dans le Christ crucifié. En fixant notre regard sur lui, nous pouvons dire avec l’apôtre Jean (Jn 4,16): «Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru». Si nous pensons aux saints, nous reconnaissons la variété de leurs dons spirituels et aussi de leurs caractères humains. Mais la vie de chacun est un hymne à l’amour de Dieu!

Le 13 juin nous rappellerons la fête de saint Antoine. Il a été apôtre de la Parole de Dieu, père des pauvres pécheurs, ami des humbles, protecteur des opprimés, plein de compassion pour les misères spirituelles, matérielles et politiques qui accablaient le peuple. Comme Jésus, Antoine n’aimait pas seulement les âmes mais aussi les corps et il n’oublia pas les besoins corporels. On pourrait citer ici ses nombreux miracles qui révèlent, dans toute sa splendeur, l’amour qui enflammait son cœur qui s’émouvait face à la douleur d’une mère qui avait perdu son unique enfant, face au malheur d’un père qui avait une fille estropiée et face aux mille autres peines et sa prière obtenait de Dieu des miracles pour réconforter les affligés.

Les siècles passeront mais les personnes de tous les pays accablées par la souffrance s’adresseront à lui pour implorer son secours. Les pécheurs continueront à s’agenouiller devant ses belles statues pour demander pardon à Dieu. Les affamés viendront de partout pour demander le pain qui, grâce à sa bonté, est donné chaque jour. Les affligés, les persécutés, les désespérés lui demanderont réconfort, protection et salut. Et au ciel mieux que sur terre, ce sera le bienfaiteur de l’humanité.