Année 133 - Avril 2021En savoir plus

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Heureux les doux... ou ceux qui sont passifs ?

la Rédaction

Récemment ma chère grand-mère est décédée. Elle me conseillait toujours d’avoir beaucoup de patience même face à une grande injustice subie, au manque de respect et à des gestes injustifiés de méchanceté. Elle me répétait tout le temps comme une litanie ces phrases évangéliques : « Apprenez de moi qui suis doux et humble de cœur» et «la charité est patiente, elle ne s’irrite point, elle supporte tout ». Mais ces phrases ne sont-elles pas une invitation pour les chrétiens à être passifs ? Ou à voir les choses sans rien dire pour éviter des discussions ?

G.F.

Certainement le Seigneur ne nous demande pas d’être passifs ni soumis mais il nous demande d’être doux et humbles de cœur. Cela signifie de dire les choses, mêmes les plus difficiles, avec douceur car nous sommes conscients de ne pas connaître entièrement le mystère de l’autre. Le Pape François nous a récemment exhortés à ne pas confondre la crise avec le conflit. La crise a généralement une issue positive pour une amélioration personnelle et sociale alors que le conflit crée toujours une contradiction, une compétition qui risquent de miner la confiance réciproque, le respect et la charité. J’imagine que votre grand-mère n’était pas une femme passive et craintive mais qu’elle était capable de prendre position en puisant à la force de l’Évangile avec rigueur mais sans rigidité, avec décision mais sans amertume. C’est un chemin engageant mais cela en vaut la peine.