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En chemin vers la paix

abbé Livio Tonello, directeur

Aujourd’hui, il est difficile de parler de paix. Dans de nombreux pays du monde, les guerres font rage avec leur logique, leurs actions militaires, des attaques et des contre-attaques et avec la diabolisation de l’adversaire. Nous voyons tous cela en Ukraine, attaquée et envahie par les Russes, nous le voyons dans le conflit qui dure des décennies au Moyen-Orient. De nombreuses villes ont été bombardées, un grand nombre de soldats et des civils innocents sont morts en bataille.

Mais la guerre ne se limite pas à l’Ukraine et à la Terre Sainte. Des conflits armés, politiques ou des crises humanitaires continuent de se produire dans le monde entier : le pape François les appelle « la troisième guerre mondiale par morceaux ». Il y a la Syrie ravagée par un conflit armé depuis dix ans sans perspectives de paix et qui a entraîné le déplacement de plusieurs millions d’habitants. Il y a la guerre oubliée au Yémen avec ses terribles tragédies humanitaires, il y a l’Éthiopie minée par la sécheresse et les tensions ethniques, le Tigrai en proie à une grave crise humanitaire. Dans cette terrible liste, il y a aussi la Somalie et l’extrémisme islamique qui sème la terreur dans le Nord du Mozambique où plus d’un million de personnes ont dû fuir.

Toutefois la paix n’est pas impossible tout d’abord à cause des souffrances des victimes des conflits. Ensuite le monde globalisé multiplie les liens entre les nations en faisant souvent de la guerre la pire des politiques. Le monde globalisé, conçu pour être un seul monde, ne devrait pas tolérer la guerre, pourtant il provoque de nombreux conflits armés. La douleur de millions d’êtres humains impose la recherche de la paix. La paix est possible même si le chemin à parcourir pour l’atteindre est très difficile. Il ne faut donc jamais arrêter de chercher le dialogue.

Le Pape François a dit que « l’invocation à la paix ne peut être réduite au silence, son cri mérite d’être entendu. Il mérite que tous, à commencer par les dirigeants, se penchent pour écouter, avec sérieux et respect. Le cri de la paix exprime la douleur et l’horreur de la guerre, mère de toutes les pauvretés » (Rencontre de prière pour la paix avec les responsables chrétiens et des religions mondiales, Rome, 25 octobre 2022). D’après mon expérience, un véritable artisan de la paix doit être capable d’écouter d’une manière authentique tous ceux qui sont impliqués dans un conflit.

Quand cela arrive, on commence à entrevoir un possible processus de paix. Il ne s’agit pas encore d’une vraie paix, mais on entrevoit le chemin pour l’atteindre. Le pape François a dit : « Désamorçons les conflits avec les armes du dialogue ». Nous devons tâcher de le faire avec courage car dans l’Évangile, nous lisons : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mathieu 5,9), c’est-à-dire des frères et des sœurs capables de s’écouter réciproquement.