Ela prière comme "un luxe"

frère MichaelDavide Semeraro

Il y a quelques temps j’ai lu votre réponse à une dame qui exprimait ses difficultés à prier à cause de ses nombreuses distractions. J’ai souri un peu : je suis mère de trois enfants, et pour arrondir nos fins de mois je travaille quelques après-midis par semaine comme femme de ménage dans une famille aisée. Je pars le matin en courant et j’arrive le soir... épuisée. Parfois je voudrais vraiment avoir du temps pour la prière que je considère presque un luxe. Que puis-je faire?

T.C.

Très chère, votre sourire m’a fait sourire aussi. Oui, parfois la vie spirituelle est un luxe. Je le pense souvent quand je réfléchis sur ma vie monastique: parfois nous nous vantons de faire des sacrifices pour le Seigneur ou encore nous nous faisons admirer pour notre choix radical de séquelle. En réalité, en entrant en contact avec la vie ordinaire des personnes qui, comme vous, ne doivent pas seulement arriver à la fin du mois avec dignité mais qui doivent aussi être disponibles aux exigences de leurs enfants, je rougis un peu. Vous me demandez quoi faire. Je vous conseille de pratiquer la prière de la présence à ce que vous êtes en train de faire en sentant que le Seigneur est là et qu’il contemple votre travail et votre dévouement. Cela créera un beau dialogue qui est le cœur même de la prière. Quand vous avez un peu de temps, lisez quelques phrases de l’Évangile et pensez-y entre un engagement et l’autre pour pouvoir pétrir votre vie quotidienne avec la sagesse qui vient de la Parole de Dieu. De mon côté, je vous promets de me rappeler de vous quand je me sens un peu démotivé dans ma vie de prière monastique afin qu’elle ne devienne pas un luxe mais un acte d’amour véritable. Et dans l’amour, nous sommes tous égaux !